Jour 15 : 03/08. Randonnée dans la région des Huits Lacs, Jour 2.

Publié le par Bamilona-ben

Composition de mon pyjama pour cette nuit du 2 au 3 août : pantalon d’équitation et jogging, débardeur , tee-shirt manches longues , pull léger et polaire, foulard, drap, sac de couchage. 

 

Notre petit-déjeuner est servi à 9 heures ce jour-là, et nous avons du mal à dormir aussi tard. Nous changeons de chevaux car ceux de la journée précédente étaient prêtés par un voisin et nous quittons les français au 5ème lac. J’allais oublier le gros échange inter-culturel du jour : j’ai prêté ma bombe d’équitation à Tseven, un jeune homme de 18 ans, qui m’a permis en échange de porter sa casquette de l’armée mongole ! 

 

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Rapidement, le silence nous entoure à nouveau. Les français sont agréables, mais leur bruit nous épuise et comprendre leur langue aussi. Ils brisent sans le vouloir notre petit équilibre, notre petite bulle de solitude. 

 

Au septième lac, nous nous arrêtons et déjeunons. Nous sommes abordées par Jean-Jacques et Gérard, deux français en voyage en Mongolie pour un mois. C’est de la grosse machinerie : ils sont neuf français en famille, deux cuisiniers, deux chauffeurs et une interprète au français excellent. Les deux hommes sont fascinants : assez âgés, ils s’émerveillent de tout comme des gamins. Malheureusement, leurs tentes sont d’un orange fluo, et au risque de passer pour intolérantes, cela nous rend malade de voir ça dans le paysage. 

 

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L’après-midi, nous amorçons la route du retour vers le camp de Batsukh et Ganga et pour la première fois du voyage, nous retournons sur nos pas. 

Nous faisons route avec Batsukh le chasseur de loup et Aagii son fils. Autour du dîner, nous posons des questions à l’homme de la maison, si discret et souriant : c’est le meilleur chasseur de la région et le gouvernement mongol offre des récompenses pour chaque loup tué, car ceux-ci dévastent les troupeaux déjà mis à mal par plusieurs hivers dramatiques.

 

Trois techniques pour chasser le loup : en voiture, on allume les phares lorsqu’on voit un loup, il est aveuglé par la lumière … et alors on tire ; à cheval, on surprend le loup au matin quand il rentre dans sa tanière ; à cheval ou à pied, on traque les crottes et les traces de loup. 

Batsukh garde la peau du loup, et revend souvent la viande aux chinois qui s’en servent pour faire des médicaments. 

 

Cela fait une semaine que le portable ne capte pas : nos familles et nos amis sont sans nouvelles de nous, alors que nous sommes dans un coin perdu de Mongolie. Maintenant que nous sommes là, nous réalisons le courage qu’ils ont montré en nous laissant partir. 

Pourtant, la vie ici est plus simple que ce que nous avions imaginée : il s’en dégage même une quiétude trompeuse, car les familles travaillent dur pour leur survie et préparent l’hiver qui s’est avéré si rigoureux. Aagii, par exemple, nous accompagne avec son père. Il est chargé du cheval de bât, et donne un coup de main chaque fois possible.

Nous sommes durablement impressionnées par ce jeune garçon, dont la timidité laisse rapidement place à une grande gentillesse et un humour certain. 

 

Laure

Publié dans Jour pour Jour .

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